Yustinus Lahama et son fils ont pris dans leurs filets un coelacanthe qui mesurait 1,31 m et pesait 51 kg, au large des côtes de la province de Sulawesi du Nord
Ce 19 mai au matin, comme tous les jours, Justinus pousse sa frêle embarcation dans la rivière de Malalayang, à la sortie de la ville de Manado au nord de l’île de Célèbes, pour rejoindre la mer toute proche. Avec son fils Delvy, ils rament une demi-heure. A 200 mètres de la plage, Ils commencent à pêcher . “J’ai très vite déroulé la palangre habituelle avec trois hameçons, 70 brasses de fil (environ 110 mètres), et au bout de trois minutes j’ai senti une grosse prise”. La remontée est laborieuse: “J’avais les bras tétanisés… J’ai senti une telle résistance, je pensais que je remontais un morceau de corail” déclare le pêcheur.
“La mer était très calme ce jour-là, il n’y avait pas de vent, pas de nuages, pas de courant, l’eau était très claire. Le poisson s’est laissé faire”. Le pêcheur croit rêver en voyant la créature au bout de sa ligne: “C’était un poisson énorme, il avait des yeux verts phosphorescents et des pattes! Si je l’avais remonté pendant la nuit, j’aurais eu peur et je l’aurais relâché!”
Il a d’abord pensé vendre ce gros poisson, marron clair avec des taches blanches, qui ne ressemblait à aucun autre. “Vu son poids, je me suis dit que ce serait une bonne affaire”.
Le doyen des pêcheurs s’alarme: “C’est un poisson qui a des pattes, il faut le remettre à l’eau, il nous portera malheur”.
Ce sont des voisins qui les ont mis sur la voie après leur avoir dit qu’il s’agissait d’un poisson très rare, au joli nom latin de “Latimera Menadoensis”.
Lahama l’a donc placé dans un parc en bord de mer où le coelacanthe a survécu environ 17 heures.
“Retiré de son habitat naturel, à une soixantaine de mètres de profondeur, les coelacanthes ne peuvent normalement pas vivre plus de deux heures. Nous allons chercher à savoir pourquoi celui-ci a tenu si longtemps”, a expliqué le professeur Grevo Gerung, de l’université de Sam Ratulangi.
Le poisson est filmé longuement dans un mètre d’eau. Des images précieuses car les rares coelacanthes vivants ont été filmés dans des grottes, à de grandes profondeurs. Le poisson a ensuite été congelé.
Le site de capture, à 200 mètres de la plage et 105 mètres de profondeur, intrigue les scientifiques. Les coelacanthes sont généralement observés à des profondeurs dépassant les 150 mètres. un musée.
Un autre coelacanthe avait été pêché en 1998 dans la même région. D’où la question des spécialistes : comment cette espèce fossile de 400 millions d’années peut-elle se trouver à 10 000 km de sa zone d’habitat définie par les chercheurs, autrement dit les Célèbes, dans l’Océan indien ?
Source photos : www.interet-general.info