La justice tranche le conflit sur la propriété de la «Calypso»
Combien de badauds ont croisé la «Calypso», le mythique navire du commandant Cousteau, sans même soupçonner sa présence dans le port de La Rochelle? La coque épuisée, méconnaissable sous la rouille, fait pourtant l'objet d'une intense bataille judiciaire. Deux associations, l'une, Equipe Cousteau, présidée par Francine Cousteau, la veuve du commandant, et l'autre appuyée par l'un de ses fils, Jean-Michel, né d'un premier mariage, se disputent la propriété du navire. La cour d'appel de Paris a tranché vendredi en faveur d'Equipe Cousteau.
A sa mort en 1997, le père du «Monde du silence» a laissé un encombrant héritage. La «Calypso», ancien dragueur de mines de l'US Navy reconverti en navire océanographique, avait appartenu à la société Calypso, qui l'avait cédée à une autre entreprise, la société anonyme anglo-française, qui l'a revendue ensuite à l'association Equipe Cousteau. De son côté, les Campagnes océanographiques françaises (COF), dont fait partie Jean-Michel Cousteau, affirmaient détenir la propriété du navire, s'appuyant sur la carte d'identité du bâtiment, issue d'un certificat de francisation de 1974. COF avait été déboutée en novembre par le tribunal de grande instance de Paris. Une décision confirmée vendredi par la cour d'appel de Paris, qui a estimé que c'était «à la suite d'une confusion entre la qualité de propriétaire et d'affréteur que la fiche matricule de 1970 et l'acte de francisation de 1974 mentionnent comme propriétaire du navire l'association COF».
Forte de cette décision, Equipe Cousteau va pouvoir engager les travaux de sauvegarde nécessaires pour éviter la fin du navire. Des travaux si lourds qu'il convient de parler de «reconstruction» et non de «réparation» selon les experts.