Bonjour à tous,
Voici un extrait de l'article paru dans Les Nouvelles Calédoniennes.
Nouvelle menace japonaise sur les baleines à bosse
Les baleines à bosse, qui fraient à cette époque, au large de Sydney, sont devenues l'emblème du combat des « anti-chasse » en Australie. A une semaine d'une nouvelle réunion internationale, Tokyo espère obtenir une reprise de la pêche commerciale des cétacés.
Les baleines à bosse sont une espèce familière dans le Pacifique. L'hiver, elles quittent les eaux froides de l'Antarctique pour venir se reproduire au large de l'Australie ou de la Nouvelle-Calédonie.
Le Japon a pourtant décidé de les ajouter au nombre de son quota annuel de cétacés, suscitant un regain de colère en Australie, fer de lance des pays anti-chasse.
A la veille de la réunion annuelle, à partir du 16 juin, aux Caraïbes, de la Commission baleinière internationale (CBI), la lutte contre la chasse aux baleines a pris une tournure populaire en Australie, saisie d'un engouement croissant pour le « whale-watching » (l'observation des baleines).
Chaque année, cette activité attire 1,5 million de personnes, rapportant quelque 300 millions de dollars ( 2,1 milliards de F CFP ) à l'économie australienne.
Le faux prétexte japonais
La viande de baleine, elle, est très appréciée sur les tables japonaises, Tokyo utilise une faille du moratoire sur la pêche aux cétacés, en vigueur depuis 1986, pour continuer ses prises sous couvert de recherche scientifique.
Un argument qui enrage les groupes de défense. « Qu'ont-ils découvert en vingt ans ? Que la viande de baleine se marie bien avec la sauce au soja ? « ironise le sénateur australien Verts, Bob Brown.
Malgré les protestations internationales, le Japon a plus que doublé, la saison dernière, ses prises de baleines de Minke avec 935 animaux tués et il va commencer cette année à pêcher des baleines à bosse, pourtant peu répandues, avec un objectif initial de 50 cétacés.
Une vaste zone considérée par l'Australie comme son territoire en Antarctique, a été sanctuarisée par Canberra mais le Japon n'en a cure.
Attendues sur la route du retour
« On peut dire que c'est la plus importante migration animale de la planète », a affirmé à l'AFP, Mick McIntyre, directeur Asie-Pacifique du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
« Entre 3 000 et 6 000 baleines parcourent environ 6 000 kilomètres. Les Japonais vont les attraper à leur retour en Antarctique et l'impact sera vraiment dramatique », avertit-il. Lors de la prochaine réunion de la CBI, Tokyo devrait, une nouvelle fois, essayer d'obtenir une reprise de la chasse commerciale, affirmant que les stocks de baleines se sont suffisamment renouvelés en dix-neuf ans de moratoire. Ce que contestent les experts, qui ont affirmé que la population des baleines à bosse ne montraient pas de signe d'accroissement.
Les petits pays insulaires pour cibles
Pour parvenir à ses fins, le Japon devrait renouer, une nouvelle fois, aves ses méthodes de voyous : marchander ses aides financières à des pays insulaires du Pacifique, en échange de leur soutien. La semaine dernière, le ministre australien de l'Environnement, Ian Campbell, a justement fait une tournée dans trois de ces petites îles pour tenter de les détourner des sirènes nippones.
Le compte ne devrait toutefois pas y être pour le Japon car l'abandon du moratoire sur la chasse commerciale aux baleines nécessite l'approbation des deux tiers des soixante-six pays membres de la Commission baleinière internationale.